Mort de Ricardo Godoi

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A quel moment tu te dis que risquer ta vie pour un tatouage est une bonne idée?
Putain, à quel moment tu te dis qu’il vaut mieux prendre le risque de mourir, plutôt que de souffrir?
On ne parle pas d’une opération vitale, d’un accouchement, ou d’un truc indispensable. Si t’as peur de ne pas encaisser, alors ne te fais pas tatouer.

C’est un sujet qui a fait débat sur Bodywork… et pas qu’un peu.
Je suis de ceux qui pensent que la douleur fait (et doit faire) partie du processus. Que c’est quelque chose de normal, le prix à payer pour avoir un tatouage qui va rester à vie sur ta peau.

Heureusement, ce genre de pratique n’arrivera jamais en France.
Je vois déjà les détracteurs se saisir de cette tragédie pour raconter un tas de conneries, comme par exemple, le fait que son tatouage l’a tué alors que c’était l’anesthésie générale.

C’est juste une mort complètement débile. Une tragédie pour lui (quand même), pour sa famille, l’équipe médicale (débile) qui a permis que ça arrive, et la team de tatoueurs aussi.

Il voulait faire le buzz, ben il a réussi…

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:scream:

C’est fou.

Quand tu n’as pas conscience des dangers potentiels peut-être ? Mais si ça a été fait par des médecins, ils l’ont forcément prévenu. Peut-être qu’il a dû signer une décharge en cas de problèmes ?
Peut-être qu’il a estimé que la probabilité est négligeable ?
On ne sait pas grand chose, en fait. :thinking:

En France, on propose parfois des anesthésies générales par « confort » (pour citer un groupe de cliniques privées) :

https://www.ramsaysante.fr/vous-etes-patient-en-savoir-plus-sur-ma-pathologie/fibroscopie

Le plus souvent, une simple anesthésie locale (de la gorge) suffit. Pour des raisons de confort, une anesthésie générale peut également être proposée par le médecin, surtout si une intervention thérapeutique est prévue.

J’ai moi-même eu des témoignages de patients à qui on a effectivement proposé ce choix et qui ont opté pour la générale plutôt que locale, alors que c’était pas nécessaire.


Cela dit, on ne sait pas si son arrêt cardiaque est dû à l’anesthésie générale. Tout ce qu’on sait (si j’ai bien survolé les news à ce sujet), c’est qu’il a fait un arrêt cardiaque consécutivement à l’anesthésie.

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0750765805801704

Les arrêts cardiaques (AC), survenant en cours d’anesthésie et pendant la phase de réveil, peuvent être répartis en trois catégories : les AC non liés à l’anesthésie (ACNA), ceux qui le sont (ACA), soit partiellement (ACPA), soit totalement (ACTA). Dans l’enquête INSERM, les ACNA sont trois fois plus fréquents que les ACA.

(emphase par moi-même).

Disclaimer de rigueur, je n’y connais rien en médecine, je suis juste tombé sur cet article et peut-être est-il préférable de ne pas généraliser ce que je cite :relieved:

Mais en tout cas je ne mettrais pas la charrue avant les bœufs, par précaution, même si c’est toujours bon de rappeler qu’une anesthésie générale n’est dans l’absolu pas sans risque. :point_up::grimacing:

Y a eu un cas un peu similaire en février 2023, au brésil :


La femme de David Luiz Porto Santos a enregistré le moment où il s’est fait tatouer ; au total, la séance a duré huit heures
Image : Archives personnelles

Marcus Rocha
Collaboration pour UOL, à Curitiba
15/02/2023 13:02 Mis à jour le 16/02/2023 12:20

Un représentant commercial de 33 ans est décédé lors d’une séance de tatouage après avoir reçu un anesthésique sur son bras gauche à Curitiba. David Luiz Porto Santos subissait la séance de tatouage depuis presque huit heures lorsqu’il a reçu le médicament.

L’affaire a été révélée après le témoignage de l’épouse de la victime, entendue par la police mercredi dernier (8), fournissant des détails sur l’événement. L’homme est décédé le 19 avril 2021, et ce n’est que cette semaine que la police a publié le contenu de l’enquête.

« Mon mari allait bien en terminant le tatouage jusqu’à ce que le tatoueur lui applique un anesthésique tout en nettoyant l’excédent. Il l’a appliqué sur tout son bras. Mon mari a demandé ce qu’il avait appliqué, il a répondu que c’était un anesthésique. Mon mari a dit que sa pression artérielle baissait et le tatoueur a dit que c’était normal, » a déclaré la femme.

« J’ai dit au tatoueur que mon mari (David) n’allait pas bien. J’ai mis la main sur la poitrine de mon mari et j’ai vu que son cœur battait à toute allure. J’ai demandé que l’on appelle le SAMU. Ils ont allongé mon mari sur la civière, ont levé ses jambes, ses pupilles se sont dilatées et il a eu des convulsions. Il est arrivé à l’hôpital déjà mort. »

La veuve de David, dans une déclaration à la police civile

Le cas a été enregistré à la Division des homicides et de la protection des personnes (DHPP) à l’époque, mais comme l’auteur était connu et qu’il n’y avait pas de preuve de crime, il a été transmis au 6e District de police (DP). L’enquête a révélé une faute de la part du tatoueur.

« Le tatoueur a dit que c’était son habitude d’utiliser l’anesthésique et a confessé qu’il avait acheté le médicament sur ordonnance. Nous avons découvert que l’ordonnance provenait d’un vétérinaire ; nous l’avons interviewée et elle a dit qu’elle n’avait pas fourni l’ordonnance et qu’elle n’avait rien à voir avec l’affaire. Nous enquêterons quand même sur sa conduite dans cette enquête. »

Wallace de Brito, chef de police

Le tatoueur de 27 ans devrait être entendu demain au poste de police. Malgré les procédures légales de l’affaire, selon le responsable du commissariat, vu la confession informelle et les preuves présentées, l’enquête devrait être conclue par une mise en accusation pour homicide involontaire.

« Nous finalisons cette enquête dans les prochains jours, mais toutes les preuves pointent vers un crime d’homicide involontaire, lorsqu’il n’y a pas d’intention de tuer. La peine pour ce crime spécifique est jusqu’à trois ans. Nous la finaliserons et la transmettrons au ministère public du Paraná, » a déclaré Brito à UOL.

Dans une déclaration envoyée à UOL, les avocats du tatoueur ont déclaré que l’utilisation de la lidocaïne en spray est courante chez les tatoueurs et qu’il n’y avait aucune irrégularité. Ils ont également affirmé que la victime avait signé une décharge de responsabilité avant de commencer le tatouage, dans laquelle elle déclarait ne pas avoir d’allergies.

« L’incident est tragique, cependant, attribuer la cause du décès au tatoueur José, sans enquête complète, est une décision prématurée, car il peut y avoir des circonstances inconnues entourant l’incident, » ont-ils déclaré.

Surdose suspectée

Le médicament utilisé par le tatoueur est connu sous le nom de lidocaïne. Le médicament anesthésique est utilisé pour réduire la sensation de douleur chez les patients ayant subi des interventions médicales. Le rapport d’autopsie sur le corps de David n’a pas pu déterminer la cause exacte du décès, qualifiée d’« indéterminée. »

« Compte tenu des données recueillies lors de l’autopsie et des résultats des tests complémentaires, le médecin légiste conclut que le décès de David est de cause indéterminée. Bien que les résultats de l’autopsie et des tests suggèrent un empoisonnement exogène à la lidocaïne, l’expert ne peut pas affirmer catégoriquement que cela a été la cause de la mort, car il ne dispose pas d’un test quantitatif de l’anesthésique en question, » indique le rapport auquel UOL a eu accès.

Selon le spécialiste en maladies infectieuses Daniel Junger, la victime a pu faire une overdose du médicament, vu la réaction rapide. « Ce que l’on peut comprendre de cette situation, c’est que le professionnel a appliqué une grande quantité d’anesthésique sur une surface où il y avait du sang. L’absorption de ce médicament était bien plus grande que si elle avait été appliquée sur une peau intacte, » a expliqué le médecin à UOL.

Le professionnel a également souligné l’importance de savoir identifier les effets que les médicaments peuvent avoir sur les patients. « Nous ne pouvons pas utiliser le médicament sans connaître les effets secondaires du médicament. Tant les effets thérapeutiques que les effets secondaires. C’est la responsabilité que tout médecin doit avoir lors de la prescription de médicaments. C’est pourquoi tous les professionnels de santé ne peuvent pas le prescrire. Seulement les médecins et les dentistes, » a conclu Junger.


Source:

J’ai moi-même fait le choix d’une anesthésie générale pour une intervention.
Ce qui à mon sens reste bien différent.
D’abord parce qu’il ne s’agit pas de gestion de la douleur, mais plutôt du stress lié à l’intervention, et qui peut potentiellement gêner ladite intervention.
Ensuite, si c’est proposé dans le cadre d’une intervention médicale, ça veut dire aussi que toute la procédure amont est respectée (rendez-vous avec l’anesthésiste, revue des antécédents médicaux, etc…).
Je ne dis pas que ça n’a pas été fait pour Ricardo Godoi. Peut-être effectivement qu’il avait signé une décharge et était parfaitement au courant des risques. C’est d’ailleurs ce que je suppose.
Et peut-être aussi que ce n’est pas ça qui l’a tué…
Je suis juste sidérée qu’on puisse en arriver à faire ce genre de choix pour un tatouage.

Je n’avais jamais entendu parler de cette histoire. En même temps, jusqu’à tomber sur l’article cité plus haut, je ne m’étais jamais penchée sur le sujet.
Putain, c’est encore plus tragique que la précédente…

D’ailleurs, même si le recours à la lidocaïne en spray (et autres anesthésiants cutanés) est interdit pour les tatoueurs en France, certains les utilisent toujours… quand d’autres en viennent à devoir afficher clairement sur leurs comptes / sites webs qu’ils n’accepteront jamais de tatouer un.e client.e qui en utilise, parce qu’on le leur demande régulièrement.

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